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Biden met en garde l’Iran au sujet de Gaza, Israël forme un gouvernement d’union


Le président américain Joe Biden participe à une table ronde avec des dirigeants de la communauté juive sur le conflit israélo-palestinien à la Maison Blanche. /Photo prise le 11 octobre 2023/REUTERS/Jonathan Ernst

par Jeff Mason, Maayan Lubell et Nidal al-Mughrabi

WASHINGTON/JÉRUSALEM/GAZA, (Reuters) – Le président américain a mis en garde l’Iran contre toute implication dans la lutte opposant Israël au Hamas, alors que les craintes de voir s’étendre le conflit au niveau régional sont vives et que les frappes israéliennes ont poussé des milliers d’habitants de la bande de Gaza à fuir leurs domiciles.

Israël mène depuis samedi des frappes de représailles contre la bande de Gaza, après l’attaque du Hamas dont le bilan s’établit désormais à 1.200 morts et plus de 2.700 blessés.

L’armée israélienne a annoncé jeudi vers 04h30 qu’elle menait “une frappe à grande échelle” contre des cibles du Hamas à Gaza, sans fournir plus de détails.

Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, est parti mercredi pour Israël où il devrait s’entretenir jeudi avec de hauts responsables pour afficher la “solidarité” des Etats-Unis, alors que Washington a commencé à envoyer des aides sécuritaires supplémentaires à son allié de longue date.

Antony Blinken devrait arriver jeudi en Israël. Il se rendra également en Jordanie mais ne devrait pas aller en Cisjordanie occupée, où il rencontre habituellement le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.

Alors qu’il participait à une table ronde avec des représentants de la communauté juive à Washington, Joe Biden a déclaré que l’envoi de navires de guerre et d’avions militaires américains en Israël était un signal envoyé à l’Iran, soutien du Hamas.

“Nous le disons clairement aux Iraniens: Soyez prudents”, a dit le président américain.

L’Iran savait probablement que les combattants du Hamas préparaient “des opérations contre Israël”, mais les premiers rapports des services de renseignement américains montrent que certains dirigeants iraniens ont été surpris de l’attaque sans précédent lancée samedi depuis Gaza, ont déclaré mercredi des sources américaines.

Téhéran a dit qu’il n’était pas impliqué dans les attaques perpétrées par le Hamas.

Le président iranien Ebrahim Raïssi a discuté mercredi par téléphone avec le prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed ben Salman, le premier entretien entre les deux dirigeants depuis un accord chapeauté par la Chine pour rétablir les liens entre les deux pays.

Ebrahim Raïssi et ‘MbS’ ont discuté du conflit israélo-palestinien et de la nécessité de “mettre fin aux crimes de guerre contre la Palestine”, a indiqué la presse officielle à Téhéran.

Mohammed ben Salman a “affirmé que le royaume fournissait tous les efforts possibles en communiquant avec les parties internationales et régionales afin de mettre fin à l’escalade”, a rapporté l’agence de presse saoudienne SPA.

“NOUS SOMMES TOUS DES SOLDATS D’ISRAËL”

Les dirigeants israéliens ont formé mercredi un gouvernement d’union d’urgence nationale chargé de superviser la guerre contre le Hamas, en représailles à l’attaque sanglante du week-end dernier.

Le chef de l’opposition centriste Benny Gantz, ancien ministre de la Défense, s’est exprimé mercredi aux côtés du Premier ministre Benjamin Netanyahu et du ministre de la Défense Yoav Gallant à la télévision israélienne.

“Notre partenariat n’est pas politique, il s’agit d’un destin commun”, a dit Benny Gantz. “A l’heure actuelle, nous sommes tous des soldats d’Israël.”

Benjamin Netanyahu a déclaré que lui et Benny Gantz avaient mis de côté leurs différences “parce que le sort de notre Etat est en jeu”.

Tant que les affrontements avec le Hamas dureront à Gaza, le gouvernement d’urgence ne prendra aucune mesure non-liée au conflit, ont déclaré Benjamin Netanyahu et Benny Gantz dans un communiqué conjoint.

Israël a placé Gaza sous un “siège total” qui bloque l’arrivée de toute denrée alimentaire et de carburant. D’après les organes de presse du Hamas, l’électricité a cessé de fonctionner mercredi après l’arrêt de la dernière centrale électrique.

Alors que les services de secours palestiniens sont débordés, de nombreux habitants de la bande de Gaza recherchaient des cadavres dans les gravats.

“Je dormais ici lorsque la maison s’est effondrée sur moi”, a déclaré un homme alors qu’il recherchait des personnes prisonnières dans les décombres d’un immeuble touché par des missiles.

LE HAMAS “VA CESSER D’EXISTER”

Selon le média affilié au Hamas, sept personnes ont été tuées dans des frappes israéliennes contre des maisons situées à Khan Younès, dans le sud de Gaza.

Les médias palestiniens, citant le ministère de la Santé de Gaza, ont rapporté que le bilan à Gaza était porté à 1.200 morts et 5.600 blessés.

Le conflit a fait quelque 340.000 déplacés à Gaza et près de 65% d’entre eux se sont réfugiés dans des abris ou des écoles, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (BCAH) des Nations unies. L’enclave palestinienne compte 2,3 millions d’habitants.

Israël a déployé des chars d’assaut et des véhicules blindés près de Gaza, en vue d’une possible opération terrestre.

Yoav Gallant a déclaré mercredi qu’Israël allait “éradiquer de la Terre cette chose appelée le Hamas, qui est le Daech de Gaza. Il va cesser d’exister”.

L’ancien président américain, Donald Trump, a déclaré mercredi à ses partisans que, s’il était réélu, “les Etats-Unis apporteront un soutien total à Israël pour battre, démanteler et détruire de façon permanente le groupe terroriste du Hamas”.

Joe Biden a dit qu’il s’était entretenu avec Benjamin Netanyahu et qu’il avait demandé à l’Etat hébreu de respecter le droit de la guerre.

Washington a indiqué mardi avoir engagé des discussions avec Israël et l’Egypte pour ouvrir un point de passage sûr pour les civils de Gaza, alors que la nourriture vient à manquer dans l’enclave.

(Reportage Jeff Mason, Humeyra Pamuk, Jarrett Renshaw, Rami Ayyub et Simon Lewis à Washington, Maayan Lubell et Emily Rose à Jerusalem, et Nidal al-Mughrabi à Gaza, rédigé par Simon Lewis et Lincoln Feast; version française Camille Raynaud)

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